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Une étrange alchimie d'eaux douces et d'eaux salées. Des mares qui surgissent ou disparaissent au gré des saisons. Le ciel et la mer, omniprésents. Des petits chevaux trapus d'origine scandinave, à la crinière si blonde que leur origine prend la force d'une évidence. Le vent, les dunes. Nous sommes en Picardie maritime. Dans ce plat pays, il n'y a de mesure que l'horizon. Le regard hésite, scrute au-delà du visible. La baie de Somme est l'épicentre, le cœur battant, de ce territoire qui vit du rythme des marées. Ici, ce sont des cueilleurs de salicornes, un condiment qui se gave des richesses de la mer. Là, des moutons de prés-salés. Au loin, un berger, silencieux et attentif, une simple silhouette qui vous donne l'échelle du paysage. La baie de Somme a été classée en 2001, par un jury international, au titre des plus belles baies du monde. L'huîtrier pie va se nourrir sur les vasières. La grande aigrette avance à pas lents, majestueuse et solitaire. Les tadornes de Belon paradent. Les bécasseaux variables croisent les chevaliers combattants. Michel Jay a aimé le bruit sec des galets roulés par la marée. Dans des émotions fugitives et sans cesse renouvelées, il joue avec délicatesse des couleurs et du vent. Dans un subtil mélange de pastel et d'aquarelle il nous fait découvrir les territoires protégés par le Conservatoire du littoral et par le Département de la Somme.
