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Depuis les années 1970, le nombre de personnes
souffrant de dépression a explosé : une véritable épidémie.
Comment expliquer un tel phénomène ? La réponse
de Philippe Pignarre en surprendra plus d'un : l'arrivée
sur le marché de nouvelles familles d'antidépresseurs
s'accompagne toujours d'une flambée des diagnostics.
Les psychiatres, se détournant de la psychanalyse, ont
opté pour la psychiatrie biologique : l'origine de la
dépression serait à chercher dans les neurones.
Cette hypothèse a mobilisé d'énormes moyens financiers,
alors qu'aucun test biologique ne permet de diagnostiquer
la dépression. Les industriels testent au
hasard les substances et élargissent les définitions des
différentes formes de dépression (toujours plus nombreuses)
chaque fois qu'ils trouvent un médicament
«efficace». Chacun se voit offrir la possibilité de traduire
son mal-être en termes de «dépression» : la cause
déclenchante - deuil, problèmes familiaux, harcèlement
moral... - serait secondaire. Aussi est-il devenu inutile
de s'intéresser à l'histoire personnelle du patient. Les
antidépresseurs sont là pour redonner l'énergie qui
manque...
L'auteur, qui a travaillé dans l'industrie pharmaceutique,
montre qu'il ne faut surtout pas prendre pour
argent comptant le discours officiel sur les médicaments.
Ce livre, devenu classique depuis sa parution en 2001,
est complété ici par deux articles sur le débat entre partisans
de la psychiatrie biologique et psychanalystes.