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Norbert Elias, l'un des sociologues les plus importants du XXe
siècle, est surtout connu pour son ouvrage sur le processus de civilisation
(Über den Prozess der Zivilisation, 1939), traduit en français
sous les titres La Civilisation des moeurs (1973) et La Dynamique
de l'Occident (1975). Dans les cinq textes réunis dans le présent
recueil, inédits en français, Elias se confronte à des problématiques
liées à la psychologie au sens large. Qu'il s'agisse du domaine
de la psychologie sociale, des rapports psychiatrie/sociologie, de la
«civilisation» des relations entre parents et enfants ou de l'impact
du processus de civilisation sur les maladies psychosomatiques,
le sociologue parvient toujours à déployer son propre système de
pensée et à clarifier des problèmes en apparence inextricables.
Le dernier texte du volume est un peu à part. Il s'agit d'un
manuscrit sur Sigmund Freud que la mort d'Elias laissa inachevé.
Le texte n'en est pas moins profond et original. Elias y critique tout
d'abord le dualisme freudien et le mythe du meurtre du père de la
Horde primitive. Puis il montre que les caractéristiques répressives
de la société sont toujours la conséquence d'une certaine configuration
des relations de pouvoir entre groupes sociaux. Ce qui lui
permet d'opérer un retour critique sur la théorie du processus de
civilisation. Mais son propos ne s'arrête pas là, puisqu'il esquisse,
de manière fascinante, une redéfinition d'ensemble des concepts de
la psychanalyse à l'aune d'une remise en jeu de la frontière nature/culture.
En somme, ce texte peut être considéré comme le testament
intellectuel du plus freudien des sociologues.