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Aujourd'hui encore, Zhou Enlai incarne en Chine l'idéal du
révolutionnaire «modèle». Il fut pourtant le plus discret, le
plus stratège et l'un des plus redoutables dirigeants chinois du
XXe siècle.
Fils d'une famille de lettrés déchue, représentant à Paris du Parti communiste
chinois, instigateur de la Commune de Shanghai, il joua
ensuite un rôle de premier plan dans la Révolution culturelle. Pourtant,
de son propre chef, il avait depuis longtemps fait allégeance à d'autres
dirigeants et, par-dessus tous, à Mao que tiennent à distance les principaux
cadres historiques du parti.
De 1949 à sa mort en 1976, Zhou Enlai a exercé les fonctions de Premier
ministre, réussissant à échapper aux purges sanguinaires successives.
En nous replongeant dans l'histoire haletante de la Révolution chinoise
et de ses suites, cette biographie éclaire la longévité du politique à la
lumière de sa psychologie.
Habile négociateur, homme de compromis, réaliste et pragmatique
- en particulier lors de l'ouverture vers les Etats-Unis symbolisée par
la visite de Nixon -, cet homme a su abdiquer très tôt tout amour-propre
envers Mao, jusqu'à accepter de ne pas soigner le cancer dont il
était atteint.
Trente-cinq ans après la fin du maoïsme, dont il fut le visage charmeur,
Zhou Enlai reste le dernier dirigeant auquel le Parti communiste chinois
continue à s'identifier : il était temps de raconter son histoire.