Ulteriori informazioni
Jean de la Croix avait une propension innée à se fondre dans
le paysage, à ne pas laisser de traces. Cette tendance se manifeste
explicitement dans ses oeuvres : on y trouve à peine
quelques références autobiographiques concrètes. Il n'aimait ni
parler de lui ni que l'on parle de lui.
Une autre difficulté pour ses biographes réside dans l'absence
de témoignages et de sources documentaires vraiment fiables.
Les Carmes déchaussés ont manifesté, dans les premiers temps
de la réforme du Carmel, une tendance à exploiter son
«potentiel dévotionnel», mais il n'y eut pas de véritable volonté
de consigner des éléments historiques précis. Ce n'est qu'en
1614 - plus de vingt ans après la mort de Jean de la Croix -
que le père général, José de Jesús María, presse les enquêteurs
de recueillir des informations. Et ces témoignages, en vue des
procès de béatification et de canonisation, il est indispensable
d'en déterminer le degré de fiabilité, car ce qui importait à cette
époque, aussi bien à ceux qui recevaient les dépositions qu'à
ceux qui venaient déposer, c'était d'obtenir la béatification...
C'est à partir de ces difficiles matériaux de base que l'auteur
tente cette approche biographique dégagée de toute préoccupation
hagiographique. Le livre «est né d'autres études qui
m'ont fait voir la nécessité de découvrir les données les plus
fiables possibles pour retracer le cours de la vie de Jean de la
Croix».