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Le coeur du Moyen Âge a longtemps souffert d'une réputation défavorable : ne parlait-on pas encore il y a un demi- siècle d'anarchie féodale ? Pouvait-il y avoir une justice dans de telles conditions ? Les historiens ont entrepris depuis quelques décennies de réévaluer cette époque longtemps décriée. Mais la justice n'a fait l'objet que de travaux partiels : ce livre vise donc à combler une lacune.
Il puise dans la documentation exceptionnellement riche conservée en Anjou. Il décrit et met en scène, à partir de cas concrets, comment les gens de ce temps réglaient leurs conflits. On y voit des pratiques très étranges à nos yeux modernes, que sont les jugements de Dieu et les combats judiciaires ; mais on apprend aussi que ces hommes savaient établir la paix et promouvoir la réconciliation, que les seigneurs laïcs et ceux d'Église coopéraient plus souvent qu'on ne l'a dit. L'ouvrage aborde également les effets du renforcement des grandes autorités politiques et ecclésiastiques. On voit reculer les jugements de Dieu, une culture du défi céder la place à des techniques de jugement plus rationnelles, les peines s'alourdir.
L'auteur tente ainsi de faire revivre les manières dont les hommes du Moyen Âge plaidaient leurs causes et, dans les soubresauts de la violence, oeuvraient pour la paix.
