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Le compositeur bordelais Roger-Ducasse a laissé une correspondance importante avec des personnalités célèbres de l'époque, Marguerite Long, Nadia Boulanger, Florent Schmitt, Charles Koechlin, Jacques Durand, Jacques Rouché, pour ne citer que les plus connus. Pourtant, c'est avec son ami André Lambinet, professeur de Lettres au lycée de Bordeaux, qu'il a eu les échanges les plus passionnants car ceux-ci s'étendent de 1901 à 1951, pratiquement sans faille, c'est-à-dire sur toute la première moitié du XXe siècle.
Le nombre important de ces lettres, près de 500, a nécessité de faire une sélection, mais les 183 qui sont présentées et étudiées dans cet ouvrage permettent d'avoir une vue saisissante sur toute la vie artistique et intellectuelle de l'époque. Qu'il s'agisse de musique, de littérature, d'histoire ou de politique, la culture humaniste de ces deux hommes permet d'aborder les sujets les plus divers. La verve décapante de Roger-Ducasse, son sens de l'humour, ses jugements parfois sans aménité, mais toujours pertinents augmentent l'intérêt de ces textes en donnant des hommes et des événements un point de vue personnel qui, avec le recul dans le temps, paraît parfois prophétique.
Par ailleurs, ces lettres font mieux connaître le compositeur bordelais, si oublié actuellement. On y découvre sans cesse ses enthousiasmes, ses doutes et ses bonheurs dans la création, mais aussi la minutie de son travail et la rigueur avec laquelle il s'efforçait d'en faire la critique, avec son ami, avant de le soumettre au public.
