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Joseph II a suscité les passions. «Despote éclairé», «empereur
révolutionnaire», «précurseur de l'Assemblée nationale française de
1789-1790», ou tout simplement souverain absolu, «éclairé» certes, mais
maladroit ? Un Habsbourg antireligieux, perverti par la «philosophie»,
ou un anticlérical jaloux de ses prérogatives, agacé par l'influence de
Rome et du clergé catholique dans ses États, comme l'étaient nombre de
rois, princes et hauts fonctionnaires catholiques dans l'Europe de la
seconde moitié du XVIIIe siècle ? Fut-il le jouet de la franc-maçonnerie
comme d'aucuns l'ont prétendu, ou plus fondamentalement n'a-t-il pas
été marqué par un appétit de réformes de l'Église catholique, largement
répandu dans ses possessions, en Italie, en Europe centrale et même
chez quelques théologiens de Louvain ? N'a-t-on pas surestimé le poids
des «Lumières» françaises dans ses décisions ?
Voilà quelques-unes des questions ouvertes par ce livre qui prétend
dépasser les perspectives «belge» et luxembourgeoise (les anciens Pays-Bas
autrichiens) pour embrasser dans sa globalité l'action d'un chef d'État
déconcertant et fascinant à la fois. Cet homme-là régnait sur un État
d'un peu plus de vingt-cinq millions d'habitants, englobant totalement
ou partiellement quinze pays d'Europe ; on y parlait seize langues et on
y pratiquait huit religions. Protestants et juifs de la monarchie austrohongroise,
y compris de Belgique, du Luxembourg et de Lombardie, lui
ont été redevables de l'instauration de la liberté religieuse.