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L'omertà ou loi du silence a toujours beaucoup intéressé le public qui
croyait y voir une spécificité sicilienne surtout liée à la Mafia. Pour
contrecarrer cette opinion, Maria Pia Di Bella dévoile les différents
plans (religieux, politique, culturel) de l'art du «dire» ou du «taire» en Sicile.
Elle présente plusieurs de ses facettes et la richesse de ses gradations.
Pour dire ce que l'on ne peut en principe dire, l'emploi des métaphores est
roi, et cet emploi est si subtil qu'il échappe à tout étranger ; pour dénoncer
publiquement l'injustice, seul le poète y accède sans s'exposer à la
violence ; pour s'asseoir un jour à la droite de Dieu, le condamné à mort
dicte une «décharge de conscience» aux membres de la confrérie qui
s'occupent de lui et dans laquelle il dira la «pure vérité» afin d'effacer la
vérité extorquée sous la torture ; pour être «sauvé», le parler en langues
(glossolalie) devient signe d'un don du Saint-Esprit qui permet au fidèle un
statut supérieur au sein de son Église ; pour leurs prises de parole
publique, les femmes siciliennes se réfèrent à l'une d'entre elles, Franca
Viola, admirée parce qu'elle a su prononcer un simple «non».