Ulteriori informazioni
Tout au long du XXe siècle, les psychiatres tentèrent de mettre au point
des traitements empiriques efficaces. Ils inoculèrent des malades mentaux
avec l'agent responsable de la malaria, plongèrent des schizophrènes dans
des comas hypoglycémiques, rétablirent l'humeur de mélancoliques grâce
à des chocs électriques ou des convulsions au cardiazol. En dernier
recours, ils demandèrent même à des neurochirurgiens de sectionner les
fibres blanches du cortex préfrontal. Dans la seconde moitié du XXe siècle,
les «neuroleptiques» mirent fin à l'agitation et atténuèrent les délires, le
lithium régula l'humeur des maniaco-dépressifs et les antidépresseurs
redonnèrent un meilleur moral aux mélancoliques.
Avant de porter un jugement moral sur ces pratiques médicales, il
importe d'analyser dans le détail l'émergence de ces thérapies qui jouèrent
un rôle central dans la naissance de la psychiatrie biologique en
explicitant le niveau de la science psychiatrique et les contextes particuliers
qui amenèrent des médecins à mettre leur espoir dans des remèdes
expérimentaux parfois audacieux.
Première investigation historique de grande ampleur sur le sujet en
langue française, cet ouvrage, ponctué de témoignages de praticiens de la
psychiatrie et d'extraits de dossiers médicaux, passionnera tous ceux qui
s'intéressent à l'évolution de la médecine.