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Près de vingt ans après la publication de son Manifeste
cyborg, qui en fit l'une des philosophes féministes les
plus commentées dans le monde académique anglosaxon,
Donna Haraway explore à nouveau la forme
pamphlétaire qui sied si bien à son style mordant et
férocement politique. Si l'appropriation de la figure du
cyborg avait permis d'ouvrir de nouvelles perspectives plus
à même de penser l'essor de la culture technoscientifique,
ici «les espèces de compagnie rassemblent, sous des
formes inattendues, humain et non-humain, organique
et technologique, carbone et silicium, autonomie et
structure, histoire et mythe, riches et pauvres, état et sujet,
diversité et déclin, modernité et postmodernité, nature et
culture». Pour la philosophe des sciences ayant consacré
ses travaux aux interrogations qui émergent de l'implosion
du partage moderne entre nature et culture, les relations
de coévolution, de cohabitation et de partenariat qui se
sont tissées entre les chiens et les humains sont examinées
à travers un ensemble de pratiques historiquement et
culturellement situées, des premiers contacts de l'homo
sapiens avec ce «loup civilisé» jusqu'aux techniques
d'élevage et de dressage modernes, en passant par les
compétitions de sports canins. En suivant les entrelacs de
nature et de culture qui se cachent derrière la douteuse
notion de «race», Haraway retrace la généalogie complexe
des chiens de montagne des Pyrénées, des bergers
australiens et des chiens errants de Porto Rico rapatriés
aux États-Unis. Comment vivre ensemble sans ignorer la
portée éthique des relations entre ces partenaires que sont
l'homme et le chien ? Voilà ce à quoi cet ouvrage nous invite
tous, cynophiles ou non, à réfléchir.