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Où mettre le choeur ? Dès l'origine de l'architecture chrétienne, cette question a été une préoccupation constante des bâtisseurs d'églises et une source de tension entre les usagers, laïcs et clercs, individus, familles ou communautés. Comment le choeur s'est-il progressivement détaché du sanctuaire pour devenir un espace quasi autonome, véritable église dans l'église ?
Les multiples solutions apportées dans le temps et d'un pays à l'autre de l'Europe occidentale trahissent l'ambivalence de l'Église à l'égard de la visibilité de l'autel et de l'espace réservé aux clercs. Du Moyen Âge à l'époque moderne, la situation du choeur constitue un enjeu majeur de l'architecture des églises qui reflète des luttes de privilèges, les évolutions liturgiques et les contraintes architecturales. La relation entre fonction et forme architecturale, indispensable à la compréhension d'une construction, apparaît ainsi sous un angle nouveau ; tandis que l'adoption de formules spécifiques provenant de contextes culturels et géographiques variés s'explique par un souci d'adhésion à de nouvelles autorités ou, le cas échéant, par un besoin de légitimation. En ce sens, la réflexion sur la place du choeur et sur l'affectation de l'espace religieux permet de mettre en lumière certains aspects des processus de migration artistiques et des formes architecturales en Europe.
Vingt et un auteurs, parmi les meilleurs spécialistes européens, se sont penchés sur cette question. Centrées sur la France, l'Italie et les anciens Pays-Bas, leurs contributions analysent de manière inédite la place du choeur dans les édifices religieux du Moyen Âge aux Temps modernes.
