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Au cours des trente dernières années s'est opérée une transformation radicale du capitalisme : le capitalisme néolibéral a remplacé le capitalisme keynésien. L'ouvrage d'André Orléan revient sur l'histoire de cette transformation qu'il analyse comme exprimant une révolution dans les valeurs, là où la majorité des commentateurs ne voient qu'une évolution purement technique.
Le capitalisme keynésien est en effet fondé sur trois piliers idéologiques : la primauté absolue du plein emploi ; l'autonomie nationale de la politique macroéconomique ; l'aversion à l'égard des mouvements internationaux de capital. L'avènement du libéralisme a signifié l'abandon de cette vision de l'économie au profit de nouvelles valeurs, essentiellement : la stabilité de la monnaie ; la primauté du capital financier ; l'internationalisation des échanges.
C'est donc bien une transformation de la conception du monde qui a eu lieu et dont ce livre propose une analyse rigoureuse, centrée pour ce faire sur les institutions monétaires. Car la monnaie est le lieu privilégié où se trouvent exprimées les valeurs d'une économie. Deux dates seront essentielles : 1944 et l'accord de Bretton-Woods qui impose au monde le triptyque keynésien, par exemple dans son souci de contrôler les mouvements internationaux de capitaux ; puis 1979 et la politique de Paul Volcker, président de la FED, la banque centrale des États-Unis, qui impose au monde une nouvelle conception de la monnaie, à savoir une monnaie sans inflation