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Pour la plupart des Français, la Guinée Conakry est peu connue. Certes, elle reste liée au «non» à de Gaulle en 1958, au régime de Sékou Touré dont on n'a retenu que les épisodes les plus dramatiques. Elle évoque également un pays pauvre, préservé fort heureusement du fléau de la guerre civile qui ravage ses deux voisins, la Sierra Leone et le Liberia, sur lesquels est souvent braquée l'actualité.
Mais qui sait que la Guinée est l'héritière d'un des plus grands empires d'Afrique de l'Ouest, l'empire du Mali, qui au Moyen-Age arrosait de son or une partie de l'Occident ? Qui a entendu parler des célèbres royaumes peuls qui ont exercé leur hégémonie du XVIIe au XIXe siècle ? Qui connaît l'existence d'El Hadj Omar qui partit de Guinée, pour se lancer à la conquête d'une partie du Soudan au XIXe siècle ? Qui a entendu parler de Samory Touré qui résista aux Français à la fin du XIXe siècle ? Les amateurs d'art connaissent les masques de Guinée forestière. Les férus de musique moderne savent que les plus grands percussionnistes sont guinéens et que leur musique a largement influencé le jazz et le blues américains. C'est bien mais c'est peu.
Bien que figurant parmi les pays les plus pauvres du continent, la Guinée regorge de richesses minières (bauxite, or...) et hydroélectriques. Elle a même été surnommée le «château d'eau de l'Afrique de l'Ouest». Reste maintenant à la Guinée à valoriser ces richesses après vingt-sept ans de dictature et d'encadrement.
