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Présenter un pays aussi singulier que le Liban n'est pas œuvre facile. C'est pourtant ce que tente ici Pierre Pinta. Son livre est un voyage en toute liberté à l'intérieur d'un pays-carrefour du Proche-Orient où les dimensions passées et contemporaines s'enchevêtrent dans une histoire fascinante et pleine de paradoxes.
Le Liban est aussi l'un des plus petits pays du monde à avoir tenu la vedette 15 années durant, entre 1975 et 1990. Il était alors question d'une guerre multiforme, insaisissable, parfois irréelle, dont l'enjeu semblait étranger aux premières victimes, les Libanais eux-mêmes. On se retrancha facilement derrière l'explication d'une «stratégie de déstabilisation» menée de concert par les Etats-Unis et les puissances régionales.
Derrière ce drame s'en profilait en fait un autre, celui d'une difficile construction nationale. Le Liban a payé très cher dans cette guerre ses errances culturelles et ses erreurs politiques. Une injustice quand on sait que cet Etat fraîchement indépendant (1946) s'essaya, avec un succès incontestable, au libéralisme et à la démocratie. Mais un libéralisme sauvage et une démocratie gangrenée par des pratiques féodales et matieuses qui eurent raison de ce modèle d'équilibre qu'a longtemps représenté le pays des Cèdres.
Aujourd'hui, 400 ans après le commencement de la construction nationale et à la fin d'une guerre terrible, les Libanais n'ont d'autre choix que de réapprendre à vivre en paix et de développer un espace d'une richesse humaine et matérielle exceptionnelle.
Chercheur et chargé de cours de géopolitique, Pierre Pinta est un spécialiste de la zone Méditerranée et Proche-Orient. Il a effectué de nombreux voyages au Liban et dans la région et a travaillé sur l'émigration libanaise en France. Il est également l'auteur du premier guide historique, culturel et touristique sur le Liban d'après 1975 (éd. Olizane, 1994).
