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Au sein ou à la périphérie des États africains contemporains gravitent
nombre d'acteurs devenus particulièrement visibles depuis les récentes
recompositions étatiques. Parmi eux, se détachent des individus ou des
groupes dont les pouvoirs ont été renforcés par la valorisation du «local» et
des coopérations transétatiques - élites locales, organisations non gouvernementales,
devenues des porte-drapeaux de la «société civile» - ainsi que
des associations et des syndicats d'hier revigorés par la consolidation des
acquis démocratiques. C'est à partir de ces différents «acteurs émergents»
que les auteurs mettent en perspective et élucident les désordres liés aux
mutations des dernières années.
L'irruption plus ou moins violente de grands changements socio-politiques
- adoption des programmes d'ajustement structurel, mondialisation,
«transition démocratique», renforcement des pouvoirs de la société
civile - remet-elle en cause la centralité de l'État dans les destinées politiques
et économiques des sociétés africaines ? Les stratégies déployées
pour le contourner ou pour le dédoubler, les guerres civiles visant son
contrôle, les critiques acerbes dont il est l'objet de la part des bailleurs de
fonds pourraient bien témoigner de sa vitalité en tant qu'appareil tout
autant que de celle des réseaux qui lui sont articulés.
Fondé sur des enquêtes empiriques menées en Afrique francophone,
lusophone et anglophone, le livre alterne les regards internes et externes au
continent, combine les échelles macro et micro sociales et introduit une lecture
sociologique dans l'approche des relations extérieures de l'État comme
dans ses relations avec les groupes qui contestent aujourd'hui son monopole
de la «chose publique».