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La violence des États centraméricains défraye souvent la chronique :
conducteurs de bus tués, femmes assassinées, guerres de gangs - les
fameuses maras - sur fond de narcotrafic. Au Guatemala, cette violence
relève du quotidien. Ce pays d'Amérique centrale détient l'un des taux
d'homicide les plus élevés au monde. Mais, il détient d'autres statistiques
macabres : avec la Colombie, c'est au Guatemala que l'on tue le plus de
syndicalistes. Plus qu'ailleurs, le militantisme syndical se confronte à des
pratiques diffuses de discriminations antisyndicales et à des formes violentes
de répression. Très peu de secteurs économiques échappent à ces
contraintes. Certains secteurs sont même réputés pour leur lutte farouche
contre toute forme d'action collective au travail. C'est notamment le cas
des usines d'assemblage d'habits - appelées maquilas - qui fabriquent
depuis maintenant plus d'une trentaine d'années pour les grandes multinationales
du prêt-à-porter. Pourtant, une poignée de syndicats est parvenue
à émerger au cours des dix dernières années.
Ce livre retrace la trajectoire de ces mobilisations syndicales depuis les
réseaux d'activisme transnational jusqu'aux luttes locales des ouvriers ;
mobilisations contraintes de toute part, entre la violence et l'insécurité
sociales, les stratégies antisyndicales et l'impunité ordinaire qui continue
d'entourer l'exercice quotidien du droit du travail au Guatemala. Car,
depuis les marques sans usines du Nord jusqu'aux maquilas du Sud, une
chaîne de déresponsabilisation tend à rendre invisible l'horreur au travail.