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C'est au cours d'une fête à l'université,
dans une Tchécoslovaquie alors sous
régime communiste, qu'Hélène Krulich,
surnommée ici Léna, fait la connaissance
d'Abdol Rahman Ghassemlou. À son
léger accent, elle le croit slovaque. Il est
kurde, musulman, mais se revendique non-croyant.
Pour pouvoir l'épouser à l'ambassade
d'Iran à Prague, Léna se convertit à l'islam. En convolant,
elle épouse avec lui la cause kurde : son mari deviendra
en effet, au fil des ans, secrétaire général du Parti démocratique
du Kurdistan d'Iran (PDKI) et le chef le plus respecté parmi
les différents mouvements kurdes de son pays, et d'ailleurs.
Léna et Abdol Rahman partent s'installer à Téhéran. Ce
qu'il y a d'exceptionnel chez Léna, c'est l'amour qu'elle portera
désormais au Kurdistan, dont les paysages l'envahissent et
ne la quitteront plus, et aux Kurdes qu'elle apprend progressivement
à connaître et à aimer. Cette Occidentale deviendra
kurde dans l'âme, sans se départir de la forte conscience qu'elle
a de l'égalité nécessaire entre les hommes et les femmes.
Un jour, Léna s'est retrouvée seule avec ses filles.
A. R. Ghassemlou, lui, a payé de sa vie son combat. À Vienne,
en juillet 1989, il est abattu lors d'un guet-apens tendu par des
émissaires du successeur de l'Ayatollah Khomeiny, avec lesquels
il était censé entreprendre des pourparlers de paix. Léna
se demande encore comment cet homme, si vif et si fin, a pu
faire confiance aux promesses des dirigeants iraniens dont il
connaissait pourtant la duplicité. Une trajectoire politique que
restitue Marc Kravetz dans la postface de cet ouvrage.
«La vie des combattants est composée de périodes de dangers,
écrit Hélène Krulich, mais aussi de moments de bonheurs
et d'autres de malheurs personnels. J'ai décidé de ne pas me
plonger trop dans l'histoire de notre mouvement, mais plutôt
de raconter ce que les jours nous apportaient. Beaucoup des
histoires contenues dans ce récit auraient chacune pu faire
l'objet d'un livre entier. J'ai voulu d'abord donner une image
de ce qu'étaient nos vies de combattants et notre quotidien».