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Les démocraties modernes possèdent-elles les
ressorts nécessaires pour prévenir et affronter la
catastrophe écologique due au réchauffement climatique
? Comme l'explique Bertrand Méheust, ce n'est
pas de l'écologie libérale et du «développement
durable» que viendra la réponse : ces discours consistent
à graver dans l'esprit du public l'idée que l'écologie
est compatible avec la croissance et même mieux,
qu'elle la réclame, afin de masquer l'incompatibilité
entre la société globalisée dirigée par le marché et la
préservation de la biosphère.
Un univers mental ne renonce jamais à lui-même si des
forces extérieures ne l'y contraignent pas. Le système a
saturé tout l'espace disponible et est à l'origine de tensions
de plus en plus fortes. Pour les masquer ceux qui
nous gouvernent pratiquent la politique de l'oxymore.
Forgés artificiellement pour paralyser les oppositions
potentielles, les oxymores font fusionner deux réalités
contradictoires : «développement durable», «marché
civilisationnel», «flexisécurité», «moralisation du capitalisme»,
etc. Ils favorisent la destruction des esprits,
deviennent des facteurs de pathologie et des outils de
mensonge. Plus l'on produit d'oxymores et plus les gens
sont désorientés et inaptes à penser. Utilisés à doses
massives, ils rendent fou. Plus la crise s'aggrave, plus le
réchauffement climatique nous menace et plus nous
assistons à la production et à l'usage cynique, sans précédent
dans la démocratie française, d'oxymores à
grande échelle.