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En quatorze fugues et quatre canons, l'ultime grand
cycle de Jean-Sébastien Bach explore avec audace et
maestria les possibilités combinatoires d'un thème
unique. Mais le compositeur disparaît en juillet 1750,
laissant la dernière fugue inachevée et les épreuves pour
une édition en cours. La postérité, s'appuyant sur l'ordre
bouleversé de l'édition posthume pour ne considérer
L'Art de la fugue que comme une anthologie pédagogique,
a rapidement occulté son potentiel expressif.
Martha Cook propose une clé de lecture issue d'une
étude approfondie de la partition dans ses états successifs
(le manuscrit autographe et l'édition de 1751-1752). Elle
interroge en parallèle différents aspects du cadre de
pensée au temps de Bach, et puise aux sources écrites
contemporaines les «secrets» de l'invention musicale.
Sa conclusion est étonnante : L'Art de la fugue est né
de la méditation d'un passage de l'Évangile de Luc.
L'oeuvre se révèle ainsi non comme un livre de recettes
pour composer, mais comme une «autobiographie
morale» profondément émouvante. En dévoilant le
texte qui le sous-tend, c'est son cheminement dans le
«testament» du compositeur que Martha Cook nous
invite à suivre ici. Elle met l'accent sur l'attachement
de Bach à la théologie de la croix énoncée par Luther,
et pointe sur l'inachèvement de la fugue finale une
lumière décisive.