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Qu'est-ce qu'une interprétation ? Son effet ? Sa portée ? Y aurait-il
une affinité entre sa résonance et la polyphonie musicale
?
Si Freud a pu laisser penser que l'interprétation relèverait
d'une construction de l'analyste, avec les risques inhérents à
tout échafaudage (suggestion, persuasion...), il abandonna
pourtant la localisation cérébrale de sa neurotica en ne prenant
plus en compte que le support matériel du langage. Lacan le
suivit tout en s'écartant résolument de l'emprise imaginaire
propre à une interprétation moïque, faisant valoir son côté décentré
où le sujet, dans cette dimension symbolique, serait en
jeu.
La figure de l'«équivoque» se démarque de ce trop-plein interprétatif,
mais il n'en demeure pas moins que le langage est
exclusivement d'ordre symbolique. Un glissement par la suite
s'opère : le signifiant glisse à la jouissance de la langue et engage
notre écoute d'un discours vers sa valeur de plus-de-jouir
et sa résonance pulsionnelle. L'interprétation porterait alors
sur une approche plus «réelle» du langage. En effet plusieurs
figures de l'«équivoque» ou de l'équivalence accompagnent
la fabrique lacanienne : équivalence-matière, équivalence-parasite,
équivalence-valeur, équivoque résonance.
Ce livre tente d'aborder toutes les superpositions en jeu dans
cette notion d'«équivoque». Avec, à l'appui, des citations littéraires
(Ulysse de James Joyce, La Poétique chinoise de François
Cheng, L'Attente l'oubli de Maurice Blanchot, l'oeuvre de Marguerite
Duras) ou picturales (Nicolas de Staël).