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Elena Lozinsky, chercheuse russo-américaine, traductrice littéraire engagée dans une retraduction complète de la Recherche du temps perdu, fraye une piste nouvelle. Il ne s'agit pas de réinscrire le
roman de Proust dans la production décadente et symboliste, mais de
repérer, dans son écriture, la présence d'un « jeu intertextuel » fondateur tourné vers l'esthétique fin de siècle assimilée et combattue à la fois ; de démontrer comment Proust met au service d'une élucidation de la vérité les positions décadentes sur l'art et la littérature.
Au fil des chapitres, cette étude réévalue le dialogue entre la Recherche et la création artistique du tournant du siècle, suivant en profondeur la quête esthétique du Narrateur : par quels moyens la littérature de sa jeunesse entre-t-elle dans l'écriture de Proust ? Où, dans quelle mesure, comment les genres littéraires qui la signalent, poème en prose, drame, essai, sont-ils présents dans la Recherche ? Quelle est leur fonction ? Comment s'accordent-ils avec le genre même du « roman » ?
Répondant à ces questions, la chercheuse découvre des échos, « des musiques plutôt suggérées que réellement existantes », qui pourraient bien constituer l'essence même de l'écriture du roman.
Elena Lozinsky a traduit du français vers le russe Mademoiselle de Maupin de Gautier, Cyrano de Bergerac de Rostand, les Petits poèmes en prose et les Journaux intimes de Baudelaire, des poèmes de Musset, Lamartine, Nerval, Laforgue, Mallarmé. Elle enseigne l'écriture et la traduction à l'Université
de Maryland, aux États-Unis.