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Les politiques mises en oeuvre depuis le début des années 1980 dans
les grands ensembles d'habitat social n'étant pas parvenues à les faire
sortir de la spirale de la dévalorisation et de l'exclusion, leur démolition
s'est imposée comme la solution au problème des banlieues.
Le programme national de rénovation urbaine (PNRU) lancé par Jean-Louis
Borloo en 2003 a transformé la France des grands ensembles en
un vaste chantier. Des opérations de démolition-reconstruction ont été
engagées dans près de 500 quartiers, mobilisant des moyens colossaux
- 45 milliards d'euros au total - avec la double ambition de banaliser
leur forme urbaine et d'en faire des lieux de mixité sociale.
Alors que les premiers projets s'achèvent et que le mirage d'une
dissolution des problèmes sociaux dans la transformation urbaine se
dissipe, cet ouvrage revient sur la mise en oeuvre et les effets d'un
programme qui, dès son lancement, a été présenté comme un succès
mettant fin à des décennies d'échec.
L'analyse du PNRU et sa mise en perspective historique renouvellent
les débats sur la politique de la ville et apportent un éclairage inédit sur
les effets territoriaux des réformes de l'État des années 2000. Car la
rénovation urbaine résulte et participe d'un processus plus vaste de
démolition-reconstruction de l'État, organisant dans un même mouvement
son retrait des territoires et la restauration de sa capacité d'orientation,
à distance, des politiques qui y sont menées.