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L'art contemporain est un domaine d'investigation peu fréquenté par les sociologues. Quant aux historiens de l'art, ils privilégient des objets plus consacrés, évitant ainsi le risque de célébrer une expression artistique disqualifiée. L'indifférence des uns et des autres laisse ainsi le champ libre à une critique d'art « intéressée », ne cessant d'encenser la liberté créatrice d'une expression qui échapperait aux contraintes sociales, historiques et temporelles.
Face à ce refus d'historicisation et de contextualisation, ce livre tente de situer cette production artistique dans le cours de l'histoire de l'art et d'expliciter les conditions sociales de production des oeuvres et des artistes. Il analyse les logiques esthétiques et sociales qui expliquent l'émergence des avant-gardes pop et minimale au cours des années soixante. Il examine la fabrique de la valeur artistique, les mécanismes de reconnaissance des artistes, mais aussi la genèse des dispositions esthétiques et les logiques de prise de position des artistes dans l'espace des possibles artistiques. Déroulant le fil de l'histoire de l'art des années soixante aux États-Unis et en Europe, il défend une socio-esthétique des avant-gardes artistiques qui associe analyse interne et externe.
Les non-spécialistes de l'art contemporain y trouveront un guide permettant de décoder un univers particulièrement hermétique. Les connaisseurs découvriront des arguments en faveur d'une légitimation de cette création contemporaine.
