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Comment fonctionnaires, journalistes, nouvellistes, romanciers
ou poètes ont dit l'histoire du nickel en Nouvelle-Calédonie ?
Raconter une histoire, fonder une mémoire, c'est aussi attribuer
des rôles tout en agissant sur le réel, pour le meilleur et le pire.
Dès les années 1860, de nombreux textes évoquent l'activité
minière en Nouvelle-Calédonie, son organisation, sa structure de
commandement, la vie des mineurs et les conflits entre les catégories
sociales. Quel langage spécifique est recrée par les textes
littéraires ? Comment rendent-ils compte du véritable argot
minier qui a existé et existe peut-être encore ? Il s'agit également
de saisir dans quelle mesure cet argot a pu être une traduction du
discours colonial français. Ces écrits témoignent surtout d'une
partie d'un imaginaire minier spécifique à la Nouvelle-Calédonie :
celui qui s'est élaboré à partir du prisme changeant de l'idéologie
coloniale française de 1853 jusqu'aux années 1960. Pour comprendre
la façon dont les textes littéraires agissent sur les représentations
de la mine, il a été nécessaire de les aborder comme
des constructions. En effet, même les témoignages qui semblent
marqués de la plus pure authenticité sont des faits de discours
qu'il faut démonter et dont il faut décrire les relations dans un
modèle toujours dynamique. La Nouvelle-Calédonie est ici exemplaire
lorsqu'il s'agit de montrer comment une littérature participe
autant à l'invention d'une communauté qu'à des conflits.