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C'est un secret bien gardé. Près de 90 % des archéologues
allemands ont été membres du parti nazi. Mise
au service du nazisme, l'archéologie fournit alors
une légitimité scientifique à l'entreprise d'«épuration
raciale» et de germanisation forcée menée par le
IIIe Reich dans toute l'Europe occupée.
Archives à l'appui, Laurent Olivier lève le voile sur
l'embrigadement de l'archéologie allemande et met en
évidence son obsession à prouver la présence germanique
en Europe, et en particulier en France. Il s'agit
d'établir la parenté supposée entre les mégalithes de
Bretagne et ceux du nord de l'Allemagne et de la Scandinavie
pour promouvoir l'idée d'une communauté de
sang «nordique», ou de prouver le passé exclusivement
germanique de l'Alsace. Ce que révèle Laurent Olivier, dans
cette enquête fouillée, c'est à quel point les archéologues
français ont largement coopéré, sous Vichy, avec leurs
homologues nazis à la réécriture des origines de l'Histoire.
Après la guerre, la plupart des archéologues recrutés
au service des institutions du IIIe Reich ont poursuivi leur
carrière à l'université ou dans les musées, entretenant
une véritable omerta sur le passé nazi de l'archéologie.