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1820. Les Méditations. Le Lac. Qui connaît encore la suite ? Et
pourtant. Lamartine n'a pas seulement inventé le lyrisme
romantique, il a aussi actualisé sa doctrine poétique dans le
domaine le plus éloigné en apparence de ses vallons et coteaux
ombragés : dans la politique parlementaire. De 1834 à 1848, puis
pratiquement jusqu'à sa mort, il s'est forgé un destin de polygraphe
hors pair. Il est devenu simultanément et successivement orateur
de la Chambre, historien, journaliste, romancier. Avec pour seule
mission d'inventer sur la terre une de ses Républiques imaginaires
qui peuplent les manifestes politiques et poétiques dès 1830. Il est
le père de la démocratie moderne et nous rappelle à son insu que
la politique des gouvernements doit et devra toujours des comptes
à la poésie. A-t-il réussi à joindre avec panache et splendeur le
poème et la tribune en Février 1848 ? A-t-il au contraire manqué le
tournant du désenchantement, dépassé par ses cadets, Flaubert et
Baudelaire ? Sans doute, le poète moderne n'a-t-il pas que des
succès à son actif. Lyrique par intermittence - successful aurait dit
Stendhal -, mais aussi vilipendé, moqué et finalement déchu
simultanément de la lyre et du pouvoir, Lamartine est le poète
démocratique par excellence. Il dota d'une souveraineté
révolutionnaire l'opinion publique, la rumeur, les bruits de la rue,
les voix du peuple en les consacrant au moyen d'une éloquence
démocratique, en inventant un lyrisme de masse : au même titre
que ses muses glorieuses et anciennes, en prenant le risque d'y
perdre la poésie.