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Juan Ramón Jiménez malgré son Nobel n'occupe toujours pas
en France la place qu'il mériterait. Belleza est le septième recueil
publié par Corti, cinq ayant été traduits par Bernard Sesé qui est
aussi le traducteur de Jean de la Croix, Zorrilla, Fray Luis de León
notamment.
«Le poète est l'homme qui a en lui un dieu immanent, et
comme le médium de cette immanence.» Juan Ramón Jiménez
(1881-1958) définit ainsi, dans son ampleur et ses limites, le
domaine, ou le territoire, où s'épanouit son invention créatrice.
Belleza (en verso), (1923) appartient à l'époque du «spiritualisme
symboliste», comme l'appelait aussi Jiménez.
Le bien, le beau, le vrai : cette triade informe la poétique de
Juan Ramón Jiménez. «Pour moi, disait-il, la poésie est mon incorporation
à la vérité par la beauté, ou à la vérité dans la beauté, et
en dernier lieu de mon dieu possible par la succession de la
beauté. Il est clair que cette vocation suppose un effort total de
tout l'être».
La beauté, dans sa valeur ontologique, est promesse de l'avènement
du sujet à lui-même, dans l'éternité de l'instant :
Qu'il est beau de vivre ainsi toujours debout,
- beauté ! -,
pour le repos éternel d'un instant !
Chez ce poète à la sensibilité exacerbée, la beauté n'est jamais
un concept abstrait. Il la reconnaît aussi bien dans les choses, les
êtres ou la nature, que dans les créations de l'art.