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Il y a un devoir éthique à dire la souffrance, le handicap. Il y a même
peut-être aussi un devoir spirituel. Dans tous les cas, il y a un devoir
d'humanité.
Oser dire ou écrire, oser crier l'inacceptable souffrance, pour témoigner
que sa traversée est possible, c'est reconnaître que l'on est blessé, fragile,
vulnérable mais que la vie est là, toujours.
Écrire est une exigence, car c'est tenter de trouver les mots les plus justes,
les plus proches de la réalité. Cet ajustement laborieux manifeste le refus
de se laisser enfermer par son imaginaire et ses peurs mortifères.
C'est ce travail de dévoilement de l'espace intérieur, où chacun a la liberté
de consentir au malheur ou de le refuser, que ce livre permet de partager.
Nous sommes, en effet, tous convoqués à mener ce travail personnel afin
de ne pas nous laisser enfermer dans le malheur.
J'ai revisité ma double expérience de médecin malade pour mieux
apprécier comment soignants et malades peuvent être des veilleurs du
respect de l'homme souffrant. Être à la fois soignant et soigné, acteur de
cette relation fragile et fondamentale qu'est celle du «prendre soin»
ensemble de l'humanité souffrante tout en se retrouvant de l'autre côté :
telle est la double expérience dont je souhaite témoigner, ici, où les regards
se mêlent et s'éclairent.