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Que les sciences sociales du XXIe siècle puissent trouver à s'inspirer d'un
penseur du XVIIe a sans doute de quoi surprendre. Il est vrai que,
commençant avec la cause de soi, la substance et Dieu, la philosophie de
Spinoza semble tout avoir pour décourager le non-philosophe... Elle n'en
finit pas moins avec les passions individuelles et collectives, les institutions
et l'imaginaire social, la constitution des corps politiques et leurs crises,
les dynamiques de la rébellion - questions clés des sciences sociales. C'est
pourquoi on ne devrait pas s'étonner de voir ici Spinoza dialoguer avec
Foucault, Bourdieu, Mauss, Tarde ou Durkheim. Ni de voir les concepts
spinozistes mis à l'oeuvre dans l'analyse des affects communs, de la
médiasphère de l'opinion, de la reconnaissance, des collectifs de travail
comme communautés d'action, ou de la monnaie comme institution. Le
tournant des années 1980 a vu la découverte d'un Spinoza politique, penseur
de la puissance de la multitude, révélant une figure largement méconnue
par la tradition critique antérieure. Ce mouvement de réinvention trouve
ici son prolongement logique, dans un ouvrage qui esquisse une autre
figure inédite : la possibilité d'un devenir spinoziste des sciences sociales.