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Un homme traqué par la police italienne revient sur son passé, à la
faveur d'un voyage dans un train de nuit. C'est un terroriste. Ce qu'il
nous conte, de manière savamment décousue, souvent à la manière
«distanciée» d'un roman d'espionnage, c'est l'histoire véridique d'un
homme, d'un professeur d'université, devenu membre des Brigades
rouges. Il s'interroge douloureusement sur le sens de son engagement,
en voyant l'idéal révolutionnaire justifier les horreurs et la barbarie, et
jusqu'aux règlements de compte entre camarades emprisonnés.
Mais ce «juste» égaré n'est pas un personnage de roman, c'est
l'auteur lui-même. Il nous livre ses souvenirs de brigadiste ; l'époque
où il n'est encore qu'un simple sympathisant, puis les premiers
contacts, l'engagement de plus en plus profond, l'entrée dans la clandestinité
et enfin la vie en prison. Son livre est un journal, mais on
pourrait dire aussi bien des «mémoires», ou même des «confessions»,
tant il mêle de registres différents, dans un style parfaitement
maîtrisé. C'est aussi une belle galerie de portraits des membres des
Brigades, en particulier de leur chef Moretti, ou d'autres figures, plus
émouvantes, d'idéalistes naïfs qui seront impitoyablement écrasés.
Le regard sans complaisance - y compris pour lui-même -, mais
d'une grande dignité, que l'auteur porte sur ces événements n'est
jamais celui de l'historien ni celui de l'idéologue. Il nous rapporte des
épisodes tour à tour glaçants, dérisoires, pathétiques, choisis uniquement
pour ce qu'ils révèlent de ses sentiments de brigadiste, de ses
relations avec ses camarades mais aussi avec ceux qui le rattachaient
encore à la vie ordinaire : sa femme et ses enfants.