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Ce livre aurait pu s'intituler «L'archevêque et les
cadavres». De fait, on y trouve un cadavre qui saigne
devant un meurtrier, des mauvais coups, des fureurs, de
funestes destins. Mais tout, ici, passe par la doctrine : la
violence affecte le discours et l'événement central est
constitué par la condamnation, en 1286, de thèses universitaires,
tenues à l'université d'Oxford, portant essentiellement
sur la nature du corps du Christ mort. Or il se
trouve que l'auteur de cette condamnation, l'archevêque
franciscain Jean Peckham avait été, trois ans
avant cette condamnation, au centre d'une affaire de
dénonciation miraculeuse et publique de ce que certains
considéraient comme son injustice criminelle : les ossements
de l'évêque Thomas de Cantiloupe, mort en exil,
avaient saigné en traversant la province du persécuteur.
Grâce à une analyse minutieuse du texte de la censure
et de ses divers contextes, l'auteur lance des propositions
nouvelles sur les pratiques universitaires
médiévales, sur la fortune et l'infortune du thomisme,
sur la dynamique des concepts et des disciplines scolastiques,
sur les articulations entre mentalités communes
et culture savante, entre spiritualité et savoir ainsi que
sur l'émergence de la formalisation scientifique...