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L'archaïsme grec passe d'ordinaire pour l'âge d'or de
l'aristocratie, cette antique noblesse détentrice de l'autorité
politique et bénéficiaire d'une aisance financière lui
permettant de mener une vie de luxe et de loisir. Cette
image a néanmoins connu ces dernières années de profonds
réajustements. Car les aristocrates ne cherchaient
pas seulement le pouvoir ou la fortune : c'est avant tout
pour la gloire qu'ils travaillaient ! Aussi les mots d'Homère
«Toujours être le meilleur et surpasser les autres» commandaient-ils
le recours constant à des pratiques de
prestige censées non seulement exprimer le statut de
chaque individu mais surtout contribuer à l'élaboration,
au maintien ou à l'amélioration de la position de chacun
dans la structure sociale des cités grecques alors
en formation.
Loin d'être les simples marqueurs d'un ordre privilégié,
ces modes de reconnaissance sociale étaient avant
tout les instruments par lesquels se redéfinissait année
après année la hiérarchie communautaire. Textes littéraires,
inscriptions et monuments révèlent ainsi un
ensemble de pratiques auxquels avaient recours tous les
individus animés par l'agôn, cette caractéristique première
de la civilisation grecque. Loin d'une vision essentialiste,
les élites archaïques et classiques se voient en somme
redéfinies en premier lieu par leurs pratiques sociales.