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Ce livre retrace l'histoire de la modernisation de la maintenance du matériel roulant à la SNCF, liée à l'arrivée, dans les années 50, de nouvelles machines électriques. Ce projet se déroule sur 40 ans (de 1953 à 1993) : Il est reconstitué à partir d'entretiens auprès de 120 personnes et d'un important recueil de documents d'organisation. Il se traduit par l'émergence d'un schéma d'organisation différent, destiné à remplacer le schéma d'organisation des machines à vapeur en vigueur. Trois phases d'apprentissage caractérisent cette réorganisation : une phase «expérimentale» d'invention de nouvelles règles de travail, une phase de «généralisation» à l'ensemble des matériels et des établissements, une phase de «différenciation», visant l'adaptation du schéma d'organisation, en fonction de projets singuliers.
Les auteurs interprètent, du point de vue sociologique, ce projet en terme de «travail d'organisation», visant à créer des règles efficaces et à les rendre communes : invention de manières de travailler différentes, constitution de savoirs d'intervention, mise en place d'un acteur collectif, prises d'initiatives régulées par un pouvoir central, constituent les pivots de ce travail.
Ils en déduisent des formes de régulations sociales inédites, fondées sur la résolution de problèmes pratiques, sur un engagement des acteurs et sur des échanges sociaux qui fondent le système social et la performance de l'entreprise.
