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Journaux intimes, Mémoires, correspondances... Ces témoignages
sur Louis-Ferdinand Céline (1894-1961), issus des sources les plus
diverses, sont pour un tiers totalement inédits. Ils composent, en
filigrane, une biographie kaléidoscopique de l'écrivain depuis son
enfance jusqu'à sa mort, en passant par la révélation, dans les
années 1930, du génial Voyage au bout de la nuit, sans occulter la
période de l'Occupation et de l'exil au Danemark. Intellectuels,
artistes, résistants ou collabos, patients et maîtresses, tous ont
leur opinion à son sujet.
L'historien Jacques Benoist-Méchin est fasciné par la «force
éruptive» qui se dégage de Céline. Gen Paul, le peintre de Montmartre,
excédé par ses «vacheries», voit en lui un «monstre». Elizabeth
Craig, une de ses muses emblématiques, proteste, au contraire,
de son «immense tendresse». Le lieutenant allemand Gerhard
Heller, qui le rencontre pendant l'Occupation, est subjugué par
sa puissance visionnaire, qui capte l'«envers démoniaque» du
monde. Et il n'est pas le seul.
Mais l'antisémitisme fanatique de Céline indigne aussi beaucoup
de ses admirateurs. Ernst Jünger dénonce chez lui «la monstrueuse
puissance du nihilisme». L'écrivain et résistant Roger Vailland
voudrait littéralement en finir avec lui. Mais comment abattre
l'auteur de Voyage au bout de la nuit ? L'actrice Françoise Fabian,
qui le rencontre à Meudon, sa dernière retraite, témoigne d'un
homme vivant dans le plus grand dénuement, enfin «sans masque».
Aux lecteurs de juger sur pièces celui qui est, avec Marcel Proust,
l'écrivain français le plus important du XXe siècle. Cinquante
ans après sa mort, la fascination à son égard reste intacte et les
controverses qu'il continue de susciter font toujours de Céline
un «impardonnable», selon la formule admirative de Dominique
de Roux.