Ulteriori informazioni
Elle aurait eu 100 ans le 13 septembre 2008. Née à Bouillon, en Belgique, au
bord de la Semois mystérieuse, Madeleine Ozeray est la comédienne belge
qui connut le plus de succès en France avant la Seconde Guerre mondiale.
Sa vie fut un roman.
Jolie, franche, ingénue, la petite Ozeray fait la une des magazines de cinéma
dès 1932. Elle devient la maîtresse puis la compagne du grand acteur et
metteur en scène Louis Jouvet, de vingt ans son aîné. À ses côtés, elle triomphe
dans les créations de Jean Giraudoux au théâtre de l'Athénée : La Guerre de
Troie n'aura pas lieu, Électre et surtout Ondine, le spectacle qui pulvérise
les records de recettes à Paris en 1939. «Madeleine Ozeray est la poésie même»,
s'enflamme Jean Cocteau.
Mais la guerre de 1940 casse brutalement ce beau rêve. Jouvet et Ozeray se
déchirent lors d'une tournée en Amérique du Sud financée par le gouvernement
de Vichy. Sa liberté nouvellement conquise, Madeleine Ozeray va en
payer le prix fort. Quand elle rentre en France en 1947, la plupart des théâtres
lui restent fermés. Les critiques de presse l'éreintent, eux qui la vénéraient
quelques années plus tôt.
Éclaircie dans cette longue descente aux enfers, des comédiens de talent ont
su reconnaître la présence poétique de Madeleine Ozeray. «Madeleine est
une légende vivante», dit Philippe Noiret qui tourne à ses côtés dans Le Vieux
Fusil (1975). «Madeleine Ozeray a la grâce», affirme le comédien et metteur
en scène Christophe Malavoy, qui signe la préface de cet ouvrage.