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S'il est une activité que scientifiques et médecins à l'époque
des Lumières chérissent entre toutes, c'est assurément celle
de la vulgarisation. Or, entre les producteurs du savoir et
le «plus grand nombre» - les élites du temps en sont bien
conscientes - il existe un fossé qui ne peut se franchir
d'un simple pas. Initiateur et principal animateur pendant
six ans du Journal de Lausanne (1786-1792), Jean Lanteires
cherche à surmonter cet obstacle pour convaincre le peuple
des bienfaits que peuvent lui apporter les découvertes
scientifiques.
Grâce à son exceptionnel courrier des lecteurs, son périodique
fonctionne comme un forum. Qu'il s'agisse du
magnétisme animal ou du paratonnerre, ou encore des
meilleurs remèdes à utiliser, les vifs commentaires que les
innovations suscitent montrent bien comment le public
reçoit, dans une attitude qui est loin d'être passive et purement
réceptrice, les «leçons» de la science.
À travers l'étude du Journal de Lausanne, à la fois novateur
et exemplaire par la variété des thématiques traitées,
Miriam Nicoli renouvelle notre regard tant sur la vulgarisation
que sur les rapports entre science et cité, cette dynamique
que les Lumières initièrent et qui nous concerne
plus que jamais aujourd'hui.
Danièle Tosato-Rigo et Vincent Barras