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PIEM, Pierre de Montvallon, a quatre-vingts ans et quelques heures... Voilà des décennies qu'il traverse notre monde, à grands traits de crayon, d'humour et parfois même, d'une sainte insolence.
Seulement, que connaissons-nous au juste de cet homme brillant et discret, maniant verbes et compléments avec une justesse et une délicatesse d'alchimiste, sinon ce qu'il avait bien voulu laisser paraître, laisser dire, laisser penser: un peu d'écume sur la grève...?
Certes, nous n'ignorons pas ses rires, ses phrases lapidaires et savoureuses, ses engagements fougueux, ses coups de gueules célèbres... Mais que savons-nous de ses larmes? De ses balbutiements de souffrance quand de grandes ombres ont terni sa vie? De ses doutes? De ce grand désir de Dieu qui l'accompagne à chacun de ses pas? De ses murmures d'une infinie tendresse quand il évoque ses deux enfants brusquement «partis»...?
Comme l'écrit Gabriel Ringlet dans sa magnifique préface: «Marie de Solemne a confessé Pierre de Montvallon, au sens presque sacramentel du terme, en lui permettant de mettre au monde "l'ombre et la grâce" d'une histoire qui ennoblit celui qui l'accueille.»
Il en résulte un témoignage de vie d'une rare intensité, où peu à peu la parole se libère, les émotions longtemps bridées s'offrent enfin, pudiques et bouleversantes.
Si, ainsi que le dit Gabriel Ringlet, «Piem a fait de son oeuvre, magnifique, une cathédrale sans murs», ce livre unique est peut-être un petit morceau de ciel...
