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Jeanne d'Albret, une des plus grandes figures du XVIe siècle, et pourtant si peu ou mal connue. Sa vie fut un perpétuel combat qu'elle mena sans esquive et sans compromis. Au nom de Dieu, au nom de son fils et aussi au nom de l'amour.
Fille du roi de Navarre, Henri II d'Albret, et de Marguerite d'Angoulême, la sœur de François Ier, elle devint à ce titre souveraine de la vicomté de Béarn et reine de Navarre.
Elle lutta toute sa vie contre toute forme d'injustice. Très tôt, elle s'éleva contre François Ier qui la força à se marier à un prince allemand. Plus tard, lorsqu'elle embrassera la Réforme, elle livrera ses plus durs combats face à l'autoritarisme de l'Espagne et de Rome, face à l'attentisme de Catherine de Médicis et au népotisme des Guises. Courageuse, elle s'engagera corps et âme dans la troisième guerre civile.
Partisane de la paix, mais pas à n'importe quel prix, elle favorisera la conclusion du traité de Saint-Germain-en-Laye.
Jeanne la mystique jettera toutes ses forces pour le triomphe de Dieu et de sa foi. Son amour pour l'inconstant Antoine de Bourbon ne la retiendra plus. Suivant résolument le chemin tracé par Calvin, elle instituera une monarchie d'inspiration biblique en Béarn. Sans supplice, sans bûcher.
Cette grande dame du XVIe siècle devait s'éteindre peu de temps avant la Saint-Barthélemy, laissant son fils, le futur Henri IV, seul face à sa destinée.
