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La biographie de Jacques Goddet, récemment disparu en décembre 2000, s'inscrit tout naturellement dans la collection «L'Aventure des journalistes sportifs».
Sa vie, qui a englobé quatre-vingt-quinze ans du XXe siècle, et plus encore sa carrière exceptionnelle et privilégiée de journaliste, dépassent l'aventure pour devenir une épopée.
Il est le seul directeur d'un quotidien français (L'Auto), paru jusqu'au dernier jour de l'Occupation, autorisé à redevenir directeur d'un autre quotidien (L'Equipe) après la Libération.
Comment a-t-il échappé à l'épuration ? Pourquoi ?
Ce livre rend compte de la situation bien particulière de la presse sportive et des éléments qui, dans ce contexte, se sont enchaînés favorablement.
L'activité «résistante» de la rédaction et celle de l'atelier de L'Auto ont contribué à disculper ce jeune patron. Jacques Goddet a bénéficié du soutien puissant mais oppressant d'Emilien Amaury.
En s'alliant au Parisien Libéré, il a récupéré le Tour de France qu'il aura finalement dirigé durant soixante ans. Pour assurer la survie de son journal, il cèdera ses parts au groupe Amaury dont il devient l'employé. Et il lui abandonnera, à sa retraite, tous les biens de la famille dont il était le légitime héritier : L'Equipe et Le Tour de France.
