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L'étude des documents et méthodes de gestion domaniale à Paris au Moyen Âge fait
ressortir le particularisme de la capitale. Dans un espace géographique constitué surtout de
seigneuries ecclésiastiques, la typologie des sources foncières souligne une évolution de
plus en plus marquée des censiers vers les comptes de censive et ne correspond pas à la
répartition classiquement observée par les historiens : l'étude des textes remet en cause la
notion même de valeur juridique qui distingue les censiers des polyptyques et des terriers, la
valeur probatoire pouvant s'étendre à des documents non authentifiés comme les censiers et
comptes de censive. L'état des sources reflète peu les puissances foncières et, malgré un
corpus important, fait apparaître une destruction massive, soulignée par la subsistance
lacunaire de minutes et de doubles mises au net.
Chaque institution choisit en son sein un receveur chargé de la gestion du temporel, le
recrutement soulignant la longévité des fonctions, les passerelles entre certaines d'entre
elles, les liens de parentés entre les différents personnages, ainsi que la présence limitée
des notaires, compensée par celle des juristes. Cens portés, grand format et caractère
soigné des manuscrits montrent que chaque registre est établi sur le modèle du précédent et
qu'ils ne sont pas destinés à être déplacés. L'étude des mises à jour met en évidence des
codes propres à chaque institution. Si les censives sont stables, les comptabilités varient
selon les établissements. Les budgets, positifs jusqu'au XIVe siècle, sont plus contrastés au
XVe où criées et procès abondent, les modérations et les impayés étant très diversement
comptabilisés. Paris se démarque ainsi, sur la période étudiée, par son caractère nettement
urbain et par l'absence de terrier, l'intervention des notaires au milieu du XVIe siècle
scellant l'apparition d'un nouveau type de registres inconnu de la période médiévale.
Archiviste-paléographe, docteur en histoire, l'auteur a été conservateur au département
des Imprimés puis au département des Manuscrits de la Bibliothèque nationale de France
et exerce actuellement aux Archives nationales les fonctions de conservateur adjoint à la
Section des archives privées.