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Comment les images sont-elles efficaces dans la construction du
sens et de l'identité au passage entre Moyen Âge et Renaissance ?
Afin de cerner les enjeux et les pouvoirs de la langue figurée, ce
livre propose une méthode d'approche du texte inspirée des études
cognitivistes, de la sémiotique et de l'anthropologie historique et
montre comment le caractère conventionnel des images génère la
signification et assure une efficacité symbolique. L'outil théorique est
testé sur un corpus qui se présente comme une trilogie logique.
La thèse envisage l'analyse des réseaux d'images mariales et de
leurs intertextes (en particulier Jean Gerson) dans les poésies de
George Chastelain et met en évidence une prétention du texte à assurer
la rédemption du lecteur. Le second chapitre cède la place au corpus
de contre-épreuve qui rompt par la dérision avec le discours sacré.
Il s'agit d'étudier les systèmes d'images concentrées autour des fausses
prières dans l'oeuvre testamentaire de François Villon et de faire émerger
la figure de la délinquance poétique contre l'idéal de la paix.
«Le corps de l'image» (J.-Cl. Schmitt) élève l'esprit dans la poétique
de Chastelain ou abaisse l'homme dans le bas corporel chez
Villon. Qu'en est-il du fonctionnement des images à la Renaissance ?
Partant de la situation intermédiaire de celles-ci entre corps et
esprit, le troisième chapitre ouvre la réflexion par le biais d'une analyse
des réseaux d'images conventionnelles, en particulier celles liées
au feu et à la figure de Moïse, dans la Délie de Maurice Scève. Les
images, comme sur la montagne du Purgatoire de Dante, guident le
lecteur et exaltent l'expérience de l'ineffable dans le paradis du corps
de la dame et du texte.