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«Le XXIe siècle sera religieux ou ne sera pas.» Bien que
Malraux n'ait sans doute jamais prononcé la phrase qui lui est si
souvent attribuée, on ne peut ignorer l'intérêt considérable qu'il
a porté au phénomène religieux. Alors que des études substantielles
ont mis en évidence la place que les spiritualités extrême-orientales
et indiennes occupent dans son oeuvre, les passages
qu'il a consacrés au christianisme ont le plus souvent donné lieu
à des considérations sur le rapport de l'homme Malraux à la foi.
Sans que l'approche biographique soit exclue, cet ouvrage
aborde essentiellement la réflexion malrucienne sur la culture
chrétienne. Il s'agit de souligner, dans son oeuvre d'écrivain,
l'importance de ce que Malraux appelle lui-même la «cicatrice» du
christianisme, des écrits «farfelus» jusqu'à L'Homme précaire et la
littérature. L'étude tient compte des influences subies et des
enjeux intertextuels (Nietzsche, Dostoïevski), de la portée idéologique
de certaines oeuvres (L'Espoir) et des sources chrétiennes de
Malraux, plus abondantes et mieux maîtrisées qu'on ne l'a parfois
suggéré. Une place de choix est réservée aux ouvrages esthétiques,
car Malraux tend parfois à voir le christianisme à travers le
«peuple des statues» né «aux flancs de la cathédrale». Le livre
propose aussi des développements sur des sujets voisins, comme la
mise en perspective de l'hindouisme et du christianisme ; il comporte
par ailleurs une réflexion plus générale sur le rapport parfois
conflictuel entre la création (littéraire ou artistique) et la foi.