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L'Impératrice, roman rimé, est novateur par sa longueur et sa forme langagière.
Le XIIe siècle voit s'épanouir le culte marial en même temps que la courtoisie. L'image féminine de la Vierge, transposée dans celle de la Dame, est censée adoucir les moeurs. L'Impératrice, à la fois spirituelle et belle, incarne à merveille le lien entre le monde spirituel et le monde profane.
Elle suscite, malgré elle, les convoitises masculines. Deux chevaliers s'amourachent d'elle et lui font payer cruellement le prix de sa résistance. Elle subit les pires tourments, est condamnée par deux fois à mort. Heureusement, la Providence et la Vierge la sauvent. Après lui être apparue, la Vierge lui donne une herbe miraculeuse qui a la vertu de guérir la lèpre.
Ses deux tourmenteurs, après leur monstrueux péché, sont atteints de cette maladie incurable, punition de la luxure. Seule l'Impératrice peut les guérir en leur faisant avouer, préalablement, leur crime et en leur donnant le breuvage infusé avec la sainte herbe. À chaque révélation des crimes commis, l'Impératrice révèle son identité. Lorsque l'Empereur connaît la vérité, il veut reprendre sa femme, mais elle refuse et n'aspire plus qu'à se retirer du monde.
Malgré toutes les obstructions qu'on lui fait, elle résiste et se retire dans un cloître. Elle prie sans cesse, épure son âme et finit par gagner le ciel.
