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Habité par une identité en référence à l'altérité occidentale,
le roman chinois contemporain évolue vers son dépassement,
qui se traduit moins par la recherche d'une alternative - la
modernité plurielle est une évidence - que par un mouvement
réversible : l'historicisation d'un discours venu d'ailleurs
s'accompagne de questionnements intérieurs, révélant les
conditions intrinsèques du pays. Ni «déréférentialisation» du
patrimoine, ni instauration d'une tradition du nouveau, mais
prolongement des réseaux de références engageant une incessante
réénonciation.
L'approche de cet univers romanesque, dictée par une sorte
de modalité interférentielle dans ses expressions communes et
diversifiées de modernités et d'identités, justifie une extension
spatio-temporelle qui, en privilégiant la production post-maoïste
continentale, prend en considération les figures emblématiques
du territoire transfrontalier et embrasse le XXe siècle selon un
dispositif réflexif, par delà la périodisation historique. Le continuum
et le déplacement propres à cet espace multiple convoquent
une démarche diverse et un «comparatisme penché»,
attentif à la réception et à l'intertextualité, autant qu'à des jeux
de remodelage thématiques et formels. Les passages balisés ou
les traces visitées offrent moins un panorama que des pistes à
explorer, qui ne conduiront point à un «lieu commun» ni à une
hétérotopie irréductible, mais à une littérature en devenir, lointaine
et proche.