Ulteriori informazioni
Après la fin de la guerre au Liban (1975-1990), la loi
d'amnistie de 1991 a imposé une forme d'amnésie officielle
dont l'objectif était de protéger de toute poursuite
judiciaire les principaux chefs communautaires, ralliés
à l'époque à la Pax syriana. Le sort des centaines de milliers
de victimes et de disparus était ainsi porté au passif
d'une politique pariant sur le baume de l'oubli et sur la
"reconstruction".
Les traumatismes engendrés par ce long conflit dévastateur
se sont cependant infiltrés dans le corps collectif
pour entretenir les lignes de fracture de la guerre. Et
cette fragmentation confessionnelle et territoriale de la
mémoire ne pouvait qu'être avivée par la violence politique
récurrente qui s'est accrue après l'assassinat de
l'ancien Premier ministre, Rafic Hariri, en février 2005.
Les études rassemblées dans cet ouvrage apportent
des informations inédites sur les pratiques mémorielles
dans le Liban d'aujourd'hui et, plus généralement, enrichissent
la réflexion sur leurs enjeux. Y sont abordés
des sujets occultés, ignorés, voire tabous, qui sont autant
de noeuds à défaire pour éclairer l'histoire du Liban de
1975 à 1990, mais surtout pour contribuer au travail de
mémoire que beaucoup de Libanais appellent de leurs
voeux.