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"Comment endosser la posture d'un écrivain qui, a
priori, devrait être présenté comme étant dépourvu
de lecteurs, de critiques, de journaux, de machines
éditoriales et, d'une certaine façon, d'appartenance
nationale ?
Telle est la situation de l'écrivain africain de langue
française. L'exil est son essence, à l'image de la littérature
où il s'inscrit, née sur les quais de la Seine,
à l'ombre de la Sorbonne, dans les années 1930.
La Nouvelle Chose française est le manifeste de ce
paradoxe. Senghor est celui qui l'a bien compris, qui,
sachant que nous n'aurons pas avant quelques siècles
le lectorat, l'économie culturelle nécessaire à l'épanouissement
de nos écrivains et de notre littérature,
invente la francophonie.
Les essais réunis dans ce volume sont pour moi
l'occasion d'analyser mon statut d'écrivain exilé pour
tenter de comprendre ce dont il retourne quand on
écrit loin de chez soi, avec des lecteurs et des critiques
étrangers à l'univers de notre création. Traduire des
imaginaires et des histoires «d'outre-ciel» dans la
langue de Rabelais n'est pas une mince prouesse
quand on est sénégalais ou tchadien, mais les frontières
du français sont plus vastes que celles de
l'hexagone."
Tels sont les mots de Nimrod, qui propose dans
ce livre une profonde réflexion sur l'essence de l'exil,
le territoire de l'imagination et les frontières de la
langue pour un écrivain.