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Nos ancêtres normands, comme ceux des autres régions, devaient par nécessité se soigner en faisant appel aux produits naturels et principalement aux végétaux, car le manque d'argent et la faible présence médicale les y obligeaient. Herboriser - c'est-à-dire recueillir les plantes médicinales utiles à l'élaboration des remèdes - était une exigence mais aussi une aptitude réservée à certains. Au bord des chemins, dans les champs, aux heures propices, ils marchaient avec précaution, courbés vers le sol à la recherche des simples. Ils savaient, d'un lent apprentissage, le moment saisonnier, le temps religieux où ils devaient les cueillir. Leur geste les reliait ainsi à celui, ancestral, des herboristes traditionnels des nombreuses sociétés ou ethnies qui ont peuplé le monde et existent encore, tout en lui conférant sa spécificité sociale, temporelle, géographique : la campagne normande et depuis le début du siècle précédent.
La description présentée dans cet ouvrage de leurs thérapeutiques mais aussi de leur relation de sentiment, d'imaginaire au végétal, peut modestement se situer, en résumé, comme participant de la discipline ethnologique dans la spécificité des ethnopharmacopées végétales. Il est possible de la dépeindre tout en évitant de trop simplifier, comme une suite de différentes actions destinées à collecter des informations.
