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L'équation semble simple, évidente même : nous vivons plus longtemps ; notre espérance de vie comme retraités s'accroît ; il nous faudrait donc travailler plus longtemps pour que le coût de nos retraites ne soit pas un poids insupportable pour nos enfants et nos petits enfants. Et la seule question à traiter serait celle de l'équité.
Mais si l'on regarde derrière cette « évidence » on perçoit une réalité tout autre ; et cette argumentation s'assimile à de la publicité mensongère.
La réalité c'est d'abord que, comme le montrent les travaux du COR, l'allongement de la durée de cotisations ne produit pas un allongement de la durée d'activité. Ceci pour une raison simple : on n'a traité ni la question de l'exclusion de l'emploi des salariés à partir de 50 ans ni celle des conditions de travail : les entreprises non seulement ne font rien pour conserver leurs « seniors » mais continuent à les exclure systématiquement de l'emploi.
Et au moment où les responsables politiques ne cessent d'avoir le mot « équité » à la bouche, le constat que l'on peut faire est que les réformes passées et présentes ont en réalité accru les inégalités : les premières victimes en sont les femmes dont les carrières sont bien plus incomplètes que celles des hommes et pour qui, lorsqu'elles sont fonctionnaires, la réforme des droits familiaux introduite par la loi de 2003, a encore aggravé la situation. D'autres pistes existent. Ce petit livre les explore.
