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Longtemps tenues à l'écart ou seulement consultées, les
associations sont désormais invitées à concourir à l'élaboration
des lois qui concernent leur domaine d'intérêt et mises
à contribution dans l'exécution des politiques elles-mêmes.
Les pouvoirs publics ont à la fois suscité et entériné, de
plus ou moins bonne grâce, l'offre d'expertise du monde
associatif. Ils font désormais place à des savoirs venus «d'en
bas», entrent en dialogue avec les acteurs de l'observation
les plus proches du malheur social. Elles sont désormais
nombreuses les associations comme le Secours catholique
ou le Samu social qui contribuent régulièrement à la
connaissance des phénomènes d'exclusion.
Mais en disputant à l'État et ses institutions le monopole
de la connaissance sur le social, les associations ont eu à se
donner, de fait à inventer, une politique des savoirs ; autrement
dit à affronter la lancinante question du savoir et du
pouvoir, des rapports entre expertise et politique. À choisir
entre l'affrontement et la coopération avec l'État...
Compter ou témoigner ? Les différentes contributions
d'acteurs associatifs et de chercheurs que ce livre réunit
laissent voir des rapports plus complexes que cette alternative.
Certains font le choix de compter pour témoigner ; la
statistique est alors au service de l'interpellation de l'opinion
et des pouvoirs publics. D'autres se refusent à être les
auxiliaires d'une observation sociale dont ils craignent
qu'elle fasse d'eux les complices d'un statu quo. D'autres
encore mobilisent l'expertise juridique dans un projet militant.
Dans cette réflexion, l'expert associatif croise ceux avec
qui il est à la fois en dialogue et en concurrence, le savant et
le politique ; ceux vis-à-vis de qui il a à se situer et se déterminer
mais aussi avec qui il partage des questionnements,
des doutes et des enjeux.